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Il s'agissait de penser l'aide aux élèves au quotidien pour une intégration dans les routines de classes : d'une part comment rendre lisible l'utilité de l'aide et l'aide elle-même pour chacun des acteurs (élèves et enseignants), et d'autre part comment articuler les aides avec la vie de la classe ?
Le travail de la recherche a consisté à clarifier les pratiques d'aide existantes et à en expérimenter de nouvelles : temps d'aide quotidien, entraide inter-classes, atelier d'aide, corrections individualisées, travail en autonomie, groupes de niveaux et de besoins, aide en direct, aide via la conception des activités et, particulièrement développé, tutorat entre élèves dans la classe et inter-classes.
En effet, l'aide aux élèves trouve sa place dans des dispositifs particuliers mais se concrétise aussi dans des démarches mises en place par les enseignants, intégrées dans le fonctionnement quotidien des classes ; ainsi, souvent, la préparation des activités de classe a-t-elle due être repensée pour que cette aide soit anticipée, dès la conception de ces activités.
Cette réflexion a aussi donné l'occasion de reconsidérer le statut des erreurs des élèves et de repenser la fonction de la correction des cahiers, et donc de l'évaluation, qui s'appuie sur un changement de regard sur l'élève car cette posture a une composante relationnelle très importante.
Enfin, l'aide a été rendue lisible pour les élèves par l'explicitation dans les consignes et dans l'emploi du temps des différents moments (aide, évaluation, recherche, tutorat, leçon, application...application…) et pas seulement des disciplines (français, sciences, histoire...histoire…).
L'aide en classe s'entend au sens le plus large : l'aide est permanente, c'est le fait de tous les enseignants, qui la pratiquent consciemment ou non : aider les élèves est au cœur du métier. L'idée de la recherche était d'instaurer ainsi un « droit à l'aide », permanent et reconnu, et dans un deuxième temps une habitude à demander de l'aide, à bon escient.
La recherche a notamment permis d'expérimenter les éléments suivants :
Le tutorat
Le tutorat entre élèves s'organisait selon deux axes : d'une part dans la classe au quotidien (en intraclasse) pour résoudre des besoins ponctuels de tel ou tel élève avec un tuteur dont la mission était définie par l'enseignant, ou dans des moments spécifiques (en inter-classes) pour revenir sur des difficultés que l'enseignant avait repérées pendant la correction des cahiers : on faisait alors appel à un tuteur de la classe supérieure pour aider l'élève en difficulté sur un programme prévu par les enseignants des deux classes.
Le cahier d'autonomie
Un devoir, à réaliser sur 2 semaines et composé de tâches écrites (révision, entrainement, production, recherche...recherche…) a été mis en place ; dans un canevas prévu par l'enseignant, les élèves réalisaient, à divers moments de la journée dans ces classes à double niveau, diverses tâches dans toutes les disciplines.
Les corrections impliquaient une action de l'élève sur son propre travail, ce qui excluait la correction collective, les élèves n'ayant pas fait strictement les mêmes exercices. Elles conduisaient à une réponse exacte, trouvée par l'élève, ce qui pouvait nécessiter plusieurs navettes maitre/élève (correction du soir), et le cas échéant de l'aide. L'évaluation finale prenait donc en compte ces améliorations successives. L'aide proprement dite était graduée. Dans un premier temps, il s'agissait d'une simple indication du maitre par une annotation sur le cahier (travail juste/faux) lors de sa correction du soir. Parfois, le lendemain, une aide était donnée à l'oral par le maitre ou un travail était effectué avec un autre élève, tuteur, pendant la classe.
Le maitre gérait l'hétérogénéité en adaptant les quantités données et pour les élèves la gestion de l'hétérogénéité prenait forme par une mise en situation de réussite, puisque chaque élève réussissait, en fin de travail, la plupart des tâches, par la note finale qui reflètait les efforts fournis.
L'atelier libre d'aide
Les enseignants, une fois par semaine, étaient disponibles dans un espace au fond de la classe pour répondre aux demandes spécifiques de certains élèves volontaires. Lorsque le tutorat n'avait pas permis, pensaient ces élèves, de résoudre certaines difficultés, ils demandaient à l'enseignante de les aider, sur un point ou une notion vue dans la semaine ou sur une autre difficulté qu'ils avaient rencontrée dans une activité ou qu'ils ressentaient. C'étaient plutôt les élèves performants qui se portaient volontaires, ou ceux pour lesquels le tutorat n'avait pas porté ses fruits.
L'aide par la conception des activités
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Tous les élèves étaient concernés, plus ou moins directement, par cette aide qui passait par l'adaptation au niveau de certains élèves du niveau de difficulté et / ou du degré d'approfondissement d'une tâche pour un même objectif-élève, et par l'approfondissement théorique et didactique de l'enseignant dans certains domaines pour que cette adaptation soit la plus pertinente possible en fonction des difficultés spécifiques de certains élèves.
LE DVD SUR L'AIDE EN CLASSE
Un DVD de ressources sur l'aide en classe a été réalisé à la suite de cette recherche. Il ne présente pas une suite d'activités de classe filmées et montées, mais des modalités d'aide expérimentées qui sont éclairées par des explications données par les enseignants, par des extraits des moments de mise en route des activités d'aides et par des moments de classe dans lesquels les élèves, in situ, vivent ces activités.
Le document PDF ci-dessous, intégré au DVD, présente les séquences qui rendent compte des moments d'aide en classe ; un autre document présente la recherche de façon approfondie (problématique, hypothèses, mise en place des activités d'aide expérimentées, recueil de données, analyse, transfert...transfert…).
Chaque enseignant y trouvera des ressources, des aides, des idées à intégrer ou à adapter à ses pratiques de classe.