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Tout allait bien jusqu'au moment où Charlotte, pour l'énième fois, se mit à rire fort et à avoir une attitude trop décontractée avec moi.  Je lui demande de se calmer et de se concentrer sur l'activité.  Elle me lance, frondeuse :

-  Je vais déménager. -

- Où vas-tu habiter ?

-  Ben, chez toi.

Nous sommes en salle informatique, les autres élèves travaillent.  Cela fait plusieurs jours que Charlotte me « cherche ».  Adolescente de quinze ans qui en paraît bien plus, elle est belle et le sait.  Je faisais partie des cibles de ses essais de séduction.  Rien d'étonnant à son âge.  Tant que cela restait dans les limites qu'impose le travail de classe, je restais froidement professionnel.  Elle minaudait gentiment, me souriait, travaillait du mieux qu'elle pouvait pour me faire plaisir, cherchait les compliments, prenait la pose. Mais, là, les limites étaient franchies :  le tutoiement et le propos.  La désinvolture de sa réponse me fait réagir fermement pour couper court à son jeu, voir son délire.

-  Je ne suis pas ton copain.  Tu te remets au travail avec sérieux.  Tu me vouvoies et tu continues à habiter chez ta mère.

Le ton que j'adopte alors se fait le plus cassant possible  (je sais faire...), accentué par la présence des autres élèves qui ne semblent pas comprendre ce qui se passe. Charlotte semble alors comme sonnée, abasourdie.  Elle pourrait pleurer, mais ravale, avec un effort visible, sa déception.  Elle semble se réveiller comme d'un mauvais rêve.  Elle chancelle, quasi insensiblement, et se dirige vers sa table de travail. À partir de ce jour, elle se concentrera sur les tâches scolaires et nos relations se normaliseront.

Novembre 2015

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