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Dans le bureau de la CPE, Charlène, élève 4°, Yanis, élève de 4°ULIS, l'auxiliaire de vie de Charlène, et moi-même. La CPE est occupée ailleurs.
Moi : Asseyez-vous.
Nous sommes tous assis autour du large bureau.
Moi : Après une discussion vendredi, il avait été convenu que Yanis devait arrêter d'envoyer des SMS en grand nombre sur ton portable. Aujourd'hui lundi, Charlène tu te plains d'avoir reçu 50 SMS ce WE, c'est ça ?
Charlène : - Oui.
Yanis (passablement agacé) : - C'était le WE, ça n'a rien à voir avec le collège.
Moi : Ça intéresse le collège, si l'un d'entre vous se plaint à nous.
Charlène est une grande et belle jeune fille, elle rougit facilement et semble sans cesse préoccupée. Accueillie en hôpital de jour pour traiter des problèmes relationnels, c'est là qu'elle a connu Yanis ; lui en est sorti en juin dernier. Les SMS reçus ne sont pas injurieux, mais ils sont très nombreux, 300 la semaine dernière, d'un coup, jusqu'à bloquer le portable de la destinataire. A regarder Charlène, j'ai l'intuition qu'elle a sa part de responsabilité dans l'affaire. Lui se cache derrière un sourire de façade qui, à force, devient presque une grimace. Ces deux-là se cherchent, maladroitement, mais ils se cherchent.
Moi : Yanis, pourquoi tu continues alors que tu devais cesser ?
Y : C'est elle, elle me contacte par SKIPE ce WE.
C : Oui, c'est vrai.
Moi : C'est quoi la manip' pour envoyer des messages en grand nombre ?
Y : Je vous l'dirai pas.
Moi : Bon, soit vous coupez toute relation, soit vous avez une relation raisonnable. Alors ?
C : Moi j'apprécie Yanis, même s'il est... particulier.
Y (gêné) : Moi, je t'apprécie pas.
Moi (à Yanis) : Bon, alors ne répond pas à ses sollicitations. Si tu arrêtes, la source de tes ennuis se tarira, tout s'arrêtera. Ou alors, tu veux rester en relation avec elle, alors répond d'une façon plus raisonnable.
Mais votre relation ne nous regarde pas, c'est votre vie privée. Ça devient notre affaire si l'un d'entre vous, ou vous deux, vous plaignez d'abus, de harcèlement. Compris ?
Les deux protagonistes acquiescent.Je me tourne vers l'auxiliaire de vie, silencieuse jusque-là.
Moi - Qu'en penses-tu ?
L'auxiliaire : Je suis d'accord avec ce qui a été dit.
Moi (aux deux élèves) : Nous restons disponibles en cas de problème mais je ne doute pas que vous saurez être raisonnables. Bonne journée.
Chacun se lève et nous nous serrons tous la main.



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