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Fin de récréation au collège.
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 Je rejoins les élèves, dans la cour, plus ou moins rangés devant le numéro de la salle de classe.
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 À mi-chemin, je croise l'auxiliaire de vie qui vient à ma rencontre.
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 Elle m'attrape le bras et me parle à mi-voix.
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 Il y a des images « olé olé » qui circulent. Ahmed en a montré une à Dounia, qui semble très choquée.
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La gravité du propos contraste avec le ton amusé de mon équipière.
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J'arrive près du groupe d'élève.
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 Dounia, 15 ans, semble à la fois énervée et bouleversée.
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 Elle est accompagnée de son inséparable copine, Léa, énervée elle aussi, qui tout de suite me parle.

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  • Oui, alors, ça ne se fait pas. On n'a jamais vu ça !C'est Ahmed qui a montré des images à Dounia, non ça ne se fait pas ! 
    Dounia :Ah ! M.GERARD, c'est pas possible ! Je vais le dire à ma mère.Je suis choquée. Très choquée ! J'appelle Ahmed. Pas besoin de le questionner.
    Ahmed (surjoue l'énervement pour adoucir mes inévitables récriminations) : Oui, j'ai montré une photo, mais c'est Paul qui me l'a montré, il nous envoie ça sur notre portable à tous.
    Je m'approche de Paul.
    Paul (agressif) : Oui, j'ai envoyé des photos, mais bon, c'est Ahmed qui a montré ça à Dounia.
    Tous les élèves de l'ULIS sont là, autour de moi.
    Ahmed : Oui et il m'a dit : regarde celle-là, elle le même cul, je vous l'dis comme i m'a dit, que Dounia, va lui montrer.
    Moi (à Paul) : Montre-moi les images. 
    Des photos de femmes nues à peine suggestives. Paul me montre ce qu'il veut bien me montrer. À côté de lui, Léo étouffe des rires. Lui aussi a été destinataire des images. Je procède par étapes. 
    Moi :Ahmed présente tes excuses à Dounia.
    Il s'exécute. Dounia accepte les excuses sans peine, d'autant qu'elle connaît bien Ahmed qui n'est pas un mauvais gars.
    Moi : Tu as conscience de la gravité des faits ?
    Ahmed (visiblement sincère) :Oui.
    Moi : J'ajoute à ça que tu t'es montré particulièrement influençable. Tu dois agir par toi même sans écouter les mauvais conseils. Ce n'est pas la première fois que je te le dis.
    Ahmed (penaud) : Oui, je sais.
    A Paul maintenant. Les filles se sont éloignées. Il y a les trois garçons : Ahmed, Paul et Léo. Ce dernier continue à étouffer des rires, la tête rentrée dans les épaules.
    Bon, qu'est-ce que tu as à dire ?
    Paul (plein de morgue) : C'est ma vie privée, ça ne vous regarde pas et puis j'ai envoyé ça en dehors du collège, ça ne vous regarde pas.
    Moi : Ce que tu fais en dehors du collège me regarde à partir du moment où il y a des conséquences au collège et que cela touche des personnes du collège.
    Paul : Je n'ai rien fait de mal.
    Moi : Envoyer des photos pornos à tes copains, soit, mais la discrétion s'impose. Imposer la vue de ces photos à d'autres personnes, c'est inadmissible. C'est une agression.
    Paul : C'est pas moi qu'est allé montrer la photo.
    Moi : Oui, mais tu es à l'origine du problème. Qu'est-ce que tu vas comparer une femme nue avec Dounia ? C'est ni fait, ni à faire. Après, vous vous entraînez les uns les autres et c'est Ahmed qui se fait avoir. C'est la première fois que ça arrive et la dernière, compris ?
    Les trois garçons acquiescent. Paul va spontanément présenter ses excuses à Dounia.
    Les deux filles sont maintenant seules, assises sur un banc.
    Moi (à Dounia) : Ça va aller ? 
    Dounia : Oui, bon, j'en ai vu d'autres !
    Elle poursuit : Dites M.GERARD, rassurez-moi, tous les garçons ne sont pas comme ça, j'veux dire, ils ne pensent pas tous à ça ?
    Moi : Je ne vais pas te rassurer. Pour ce qui est de l'adolescence, c'est un âge où cette curiosité est très importante et cela prend beaucoup de place dans la tête des garçons. Et aussi des filles, peut-être de façon différente. Maintenant, les garçons se sont très mal conduits et rien ne justifient ce qu'ils ont fait.
    Dounia (tout sourire) : Merci, M. GERARD !
    Décembre 2015


Décembre 2015